Unique en Europe, dans quelques semaines, lancement de l’usine Biogaz EASY.

Une usine unique en Europe va bientôt ouvrir à Brezolles. Elle recyclera en biogaz les déchets alimentaires des collectivités.

Depuis le 1er janvier, une nouvelle loi environnementale impose aux collectivités et entreprises de traiter séparément leurs déchets alimentaires. Dans ce contexte, la région de Brezolles, au nord de l’Eure-et-Loir, ainsi que le sud de l’Eure, bénéficieront d’une usine unique en Europe, capable de traiter ces déchets.

Située dans la zone industrielle de Brezolles, route de Nonancourt, la société Easy emploie un procédé exclusif en Europe : la digestion anaérobie des biodéchets et la culture de microalgues pour épurer le digestat. Le digestat hygiénisé est transformé en un milieu de culture enrichi en NPK, où le CO2 issu de la séparation du biogaz est injecté pour cultiver des microalgues. Ce processus est neutre en carbone, n’émettant aucun CO2.

Le microméthaniseur d’Easy dégrade les biodéchets en produisant du biogaz et des digestats solides et liquides. L’usine, dont le démarrage est prévu mi-février, pourrait couvrir les besoins en gaz d’une ville de 2 000 habitants. Le digestat solide, amendé avec de la dolomie ou des coquillages, est valorisé en terreau, tandis que le digestat liquide sert de milieu de culture pour les microalgues, produisant un biostimulant algal.

Le processus comprend cinq étapes : prétraitement des biodéchets, méthanisation, séparation des gaz, séparation des digestats et valorisation du digestat solide. Easy a également

créé une coopérative de ramassage, Bioval, pour collecter suffisamment de déchets alimentaires. Bioval collecte les déchets dans un rayon de 50 km, offrant flexibilité et compétitivité des coûts tout en évitant une logistique polluante. La coopérative propose des tarifs abordables et des offres adaptées aux besoins des collectivités et entreprises, avec des conteneurs collectés 1 à 3 fois par semaine à un tarif de 3 à 5 €, selon la taille des bacs.

L’usine d’Easy, qui devrait créer sept emplois dans un premier temps, espère traiter jusqu’à 35 tonnes de déchets par semaine d’ici fin 2024. Les conteneurs seront différenciés par couleur selon le type de déchet. Le coût de Bioval est estimé à environ 2,5 M€, avec un chiffre d’affaires prévu de 200 000 € en 2024, 600 000 € en 2025 et 800 000 € en 2026. Les produits issus de l’usine seront vendus directement aux exploitants agricoles et aux coopératives agricoles, tandis que les particuliers pourront les trouver chez divers distributeurs.

L’usine a été financée à 50 % par des fonds propres, avec le soutien de la BPI, France active, de la Caisse d’épargne, du Crédit coopératif et de la région Centre-Val de Loire. Ce projet est le fruit de la collaboration entre Christine Grimault, spécialiste du marketing et de la stratégie environnementale, et Pierre Tauzinat, expert en transferts de technologie, qui dirigent ensemble l’entreprise.

LA DÉPÊCHE
VENDREDI 12 JANVIER 2024
actu.fr

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